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Je suis au service des Marocains sans être l’esclave de personne


Je suis au service des Marocains sans être l’esclave de personne

Mohammed VI, Roi du  Maroc ,entrevue Paris Match

 

Parmi les éléments les plus frappants de notre passage au Maroc, l’omniprésence du Roi nous a profondément interpellée. Ce roi fait la une des journaux presque tous les jours. Pour différentes raisons : d’abord plusieurs inaugurations : de la nouvelle bibliothèque nationale du Royaume à Rabat (300 M de dirhams ( 1$CAN= 7 dirhams), inauguration de la Technopolis de Salé, du marché de gros au poisson …et j’en passe à Casablanca (70 MDM), du Centre Sidi Moumen pour le développement humain (14,3 MDM),. Mais aussi plusieurs interventions à caractère politique : ex. discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire. Discours publié in extenso dans un quotidien. Ce roi est tellement présent qu’on a l’impression qu’il jouit d’un don d’ubiquité : un jour à Rabat, le lendemain à Casablanca ou à Fès. Présence continue dans l’espace public : sur les billets de banque, en photo à l’entrée des restaurants, au mur des petites échoppes. Quand ce n’est pas sur d’immenses affiches dans certaines villes. Incontournable monarque.

 

Il faut  noter que le modèle monarchique marocain se distingue des autres formules européennes (Angleterre ou Belgique). De par la constitution du Royaume du Maroc, le Roi est à la fois un chef politique et un chef religieux. En tant que chef politique, il préside le Conseil des ministres et régulièrement donne des directives sur les priorités que le gouvernement doit suivre et mettre en œuvre. Il est reconnu  que Mohammed VI initie plusieurs projets, s’enquiert régulièrement de l’avancement des travaux  prenant même soin de visiter certains chantiers en cours.  Président de Conseil des Ministres particulièrement efficace : le 12 octobre dernier, le Conseil a adopté 102 textes : 19 projets de loi, 76 projets de décrets et six conventions internationales et tout cela en une heure.

 

Aussi chef religieux : Mohammed VI est le descendant d’Ali, le gendre du Prophète, ce qui légitime sa fonction de Monarque et lui confère le statut de Commandeur des croyants, Amir Al Mouminine. Dans un pays ou presque 99,95% des habitants sont musulmans, on devine facilement l’aura que lui confère ce titre.

 

Autre manifestation cette fois spectaculaire de la royauté : les palais royaux. À Marrakech, nous logions à deux pas du nouveau palais royal. Gardes à chaque entrée, muraille de 20 mètres, dimension impressionnante. À Rabat, nous avons visité le domaine royal : jardins magnifiques, résidences princières pour les gens de la cours et les principaux officiers du royaume. Une grande mosquée offerte au roi par les gens de Fès. Un quartier entier pour la royauté. Un article publié par la revue  TEL QUEL en février 2008 dénombre 15 palais royaux et 12 résidences royales. Ce n’est pas Mohammed V1 qui a fait construire touts ces palais. Il en a hérité de son père Hassan II. L’état marocain a alloué à même son budget de 2008 environ 1.5 milliard de dirhams pour l’entretien de cet imposant parc immobilier.

 

Autant d’espaces, autant de richesses, autant de palais détonnent et étonnent à proximité de l’exiguïté et de la pauvreté des médinas attenantes. La conversion de certains palais en musée ouvert au peuple et aux visiteurs représenterait une initiative royale sans doute appréciée et rentable de surcroît.

 

Nous avons l’impression que les marocains aiment leur roi. Il projette une image jeune et dynamique. Il veut et provoque des changements. Il a déjà eu le courage d’initier des réformes significatives concernant les droits des femmes. Dans un pays musulman, il fallait le faire. Sous sa gouverne, le Maroc connaît une croissance du PIB au-dessus de 5% et son système bancaire a fort bien traversé la récente tourmente des marchés financiers. Le Marché commun européen vient d’octroyer au Maroc un statut particulier reconnaissant en encourageant les réformes qu’il a réalisées au cours de la dernière décennie. Malgré ces résultats, les défis qui confrontent le Maroc sont nombreux : infrastructures routières déficientes, système éducatif qui nécessite des ajustements majeurs, un taux de chômage élevé, la corruption érigée en système...Le Roi dresse lui-même régulièrement ces constats et  les quelques textes que nous avons lus laissent entendre qu’il invite son pays à prendre les mesures pour corriger ces handicaps.

 

De notre trop court séjour au Maroc et d’une lecture quotidienne des journaux , nous avons acquis la conviction que ce jeune roi joue et jouera un rôle clé dans l’avenir de son pays. Ses atouts : sa vision sociale progressiste, sa volonté quotidienne d’inscrire son pays dans la dynamique africaine, européenne et mondiale actuelle, sa capacité de faire le pont entre tradition religieuse et la modernité, son courage de dénoncer la corruption et autres problèmes sociaux, son leadership charismatique.

 

Longue vie à vous votre Majesté ! Vous avez un bien beau pays avec des millions de jeunes et des richesses encore inexploitées.

 

Alain Lallier

novembre 2008

 

 

 

 

 




10/11/2008
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