Je suis au service des Marocains sans être l’esclave de personne
Je suis au service des Marocains sans
être l’esclave de personne
Mohammed VI, Roi du Maroc ,entrevue Paris Match
Parmi les éléments les plus
frappants de notre passage au Maroc, l’omniprésence du Roi nous a profondément interpellée.
Ce roi fait la une des journaux presque tous les jours. Pour différentes
raisons : d’abord plusieurs inaugurations : de la nouvelle
bibliothèque nationale du Royaume à Rabat (
Il faut noter que le modèle monarchique marocain se
distingue des autres formules européennes (Angleterre ou Belgique). De par la
constitution du Royaume du Maroc, le Roi est à la fois un chef politique et un
chef religieux. En tant que chef politique, il préside le Conseil des ministres
et régulièrement donne des directives sur les priorités que le gouvernement doit
suivre et mettre en œuvre. Il est reconnu que Mohammed VI initie plusieurs projets,
s’enquiert régulièrement de l’avancement des travaux prenant même soin de visiter certains
chantiers en cours. Président de Conseil
des Ministres particulièrement efficace : le 12 octobre dernier, le
Conseil a adopté 102 textes : 19 projets de loi, 76 projets de décrets et
six conventions internationales et tout cela en une heure.
Aussi chef religieux :
Mohammed VI est le descendant d’Ali, le gendre du Prophète, ce qui légitime sa fonction
de Monarque et lui confère le statut de Commandeur des croyants, Amir Al
Mouminine. Dans un pays ou presque 99,95% des habitants sont musulmans, on
devine facilement l’aura que lui confère ce titre.
Autre manifestation cette
fois spectaculaire de la royauté : les palais royaux. À Marrakech, nous
logions à deux pas du nouveau palais royal. Gardes à chaque entrée, muraille de
Autant d’espaces, autant de
richesses, autant de palais détonnent et étonnent à proximité de l’exiguïté et
de la pauvreté des médinas attenantes. La conversion de certains palais en
musée ouvert au peuple et aux visiteurs représenterait une initiative royale
sans doute appréciée et rentable de surcroît.
Nous avons l’impression que les
marocains aiment leur roi. Il projette une image jeune et dynamique. Il veut et
provoque des changements. Il a déjà eu le courage d’initier des réformes
significatives concernant les droits des femmes. Dans un pays musulman, il
fallait le faire. Sous sa gouverne, le Maroc connaît une croissance du PIB
au-dessus de 5% et son système bancaire a fort bien traversé la récente
tourmente des marchés financiers. Le Marché commun européen vient d’octroyer au
Maroc un statut particulier reconnaissant en encourageant les réformes qu’il a
réalisées au cours de la dernière décennie. Malgré ces résultats, les défis qui
confrontent le Maroc sont nombreux : infrastructures routières
déficientes, système éducatif qui nécessite des ajustements majeurs, un taux de
chômage élevé, la corruption érigée en système...Le Roi dresse lui-même
régulièrement ces constats et les quelques
textes que nous avons lus laissent entendre qu’il invite son pays à prendre les
mesures pour corriger ces handicaps.
De notre trop court séjour au
Maroc et d’une lecture quotidienne des journaux , nous avons acquis la
conviction que ce jeune roi joue et jouera un rôle clé dans l’avenir de son
pays. Ses atouts : sa vision sociale progressiste, sa volonté quotidienne
d’inscrire son pays dans la dynamique africaine, européenne et mondiale
actuelle, sa capacité de faire le pont entre tradition religieuse et la
modernité, son courage de dénoncer la corruption et autres problèmes sociaux,
son leadership charismatique.
Longue vie à vous votre
Majesté ! Vous avez un bien beau pays avec des millions de jeunes et des
richesses encore inexploitées.
Alain Lallier
novembre 2008
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 63 autres membres