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L'ascension du Mont Éros


L’ascension du Mont Eros

 

À notre deuxième journée sur l’île d’Hydra, nous avons décidé de monter au monastère Profitits Elias (prophète Élias) au sommet du Mont Eros à 500 mètres d’altitude. Le Routard nous prévenait de partir tôt le matin à cause de la chaleur, de se provisionner en eau et de prendre la grande route empruntée par les ânes. Prévoyez une heure trente de montée disaient-ils.

En quittant le village, la route est belle pavée de gros cailloux plats entourés de ciment. La pente est raide. On croise des ânes bien chargés, l’un d’une boîte qui ressemble à un frigidaire. En comparaison, nos sacs à dos semblent bien légers.

Plus on monte, plus la route rétrécit pour ne devenir qu’un sentier rocailleux. À mi-parcours, nous avons le sentiment d’avoir perdu le sentier tant il se confond avec la bruyère. On hésite un peu. Un paysan qui descend sur son âne nous indique la direction à prendre.

Arrêts fréquents pour regarder derrière le port qui s’éloigne et le panorama qui s’élargit. Une bonne occasion de reprendre son souffle et de boire de l’eau. Il doit faire déjà 28 degrés. Nous suons à grosses gouttes. Nos chemises sont trempées.

Monte, monte, monte ! On comprend mieux pourquoi on l’appelle le chemin des ânes. De plus en plus d’admiration pour ces pauvres bêtes.

Déjà deux heures de marche et toujours pas de monastère en vue. La pinède est dense et fournit à l’occasion un coin d’ombre. Croisons trois grecs qui travaillent à aménager une partie du sentier. Ils nous apprennent que nous en avons pour encore 20 minutes de marche.

Quelques centaines de marches plus haut, nous entrevoyons enfin le portail du monastère. Nous entrons dans une petite chapelle remplie de très belles icônes du Christ, de la vierge et de nombreux saints. Tout autour, une dizaine de stalles sans doute pour les offices des moines. Ces derniers ont prévu à l’entrée de l’eau pour se ravitailler et quelques fruits secs enrobés de sucre blanc.

La vue du sommet embrasse la mer et les montagnes des îles avoisinantes. Le spectacle est grandiose. Le calme est total. Un vent léger caresse la cime des pins. Quelques ânes broutent paisiblement.

Nous redescendons les 1,349 marches de pierres inégales et rocailleuses (croyez-moi, je les ai comptées), les genoux en compote, la tête pleine de paysages époustouflants et l’espoir d’avoir encore assez d’énergie pour plonger dans cette mer cristalline et rafraîchissante en contre bas.

Le Mont Eros, disait le guide, On se demande encore pourquoi. Sans doute pour l’amour. On a le goût de recommencer, même si on est éreintés….


Alain,

Hydra,

1er novembre 2008

 

 




02/11/2008
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