Migration -UBI BENE IBI PATRIA (là où je suis bien, là est ma patrie)

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L’ENFANT TERRIBLE DES CYCLADES

L’ENFANT TERRIBLE DES CYCLADES

 

Parmi l’ensemble des îles des Cyclades, nous choisissons  de faire une halte à Santorin chaudement recommandé par plusieurs. Le trajet en mer d’une durée de 5 heures est calme et agréable. Comme ce fût le cas pour Hydra, l’entrée au port est saisissant: une longue falaise en à-pic, des bourgs perchés, des superpositions de couches de scories (cendre noire ou rouge) au sommet desquelles les villages s’imposent et la couleur foncée de la mer, le rouge et le noir des précipices donnent une première image de la beauté sauvage de l’île. Le ciel nimbé de fin de journée, les plages de roches ou de sable noirs qui s’étirent au pied des falaises et qu’il faut rejoindre à coup d’efforts offrent un spectacle naturel  témoignant que Santorin porte bien son nom d’enfant terrible des Cyclades.C’est très invitant.

 

Nous avons choisi de nous installer à Oia considéré comme le plus beau village de l’île. Nous avons mis la main sur une de ces demeures troglodyte suspendue dans le vide face à la caldeira. La vue est extraordinaire. Compte tenu de l’absence de tourisme ,tout le charme du village est à notre portée. Nous pouvons circuler calmement sur l’avenue principale. Les boutiques de luxe et les joailleries rappellent qu’Oia n’a  pu échapper au tourisme de masse et qu’en haute saison le rythme doit être tout à fait différent. Nous saisissons d’autant plus l’occasion qui nous est donnée d’apprécier le calme et la sérénité qui y règne en automne.

 

Par un après-midi chaud (28 degrés), nous  empruntons les 300 marches taillées à même le roc en un véritable sentier sauvage pour  descendre à la mer.  L’exercice est de taille mais la perspective de la baignade nous encourage. Durant la descente, nous rencontrons deux jeunes allemandes. Elles nous confirment que nous avons découvert le coin le plus sauvage de l’île propice à la baignade. Pendant quelques heures, nous sommes seuls sur un semblant de plage à proximité d’un petit port de pêche. L’instant est unique. La mer est chaude et transparente. Nous réalisons une fois de plus notre chance.

 

Santorin est une grande île. Simone de Beauvoir la décrivait dans La force de l’âge  en disant  qu’elle n’était pas vraiment rouge mais qu’elle ressemblait à certains gâteaux feuilletés ou se superposent des strates  rouges, chocolat, ocre, cerise, orange, citron. L’image est très intéressante. Soixante seize kilomètres de paysage ou aridité, minéralité, poussière et roches volcaniques dominent. Dans certaines parties de l’île et devant la singularité  de certains lieux, on pourrait avoir  l’impression d’un avant goût de fin du monde.

 

Fira la capitale s’impose dans ce paysage comme un immense nid d’oiseau de proie suspendu entre la mer et le ciel. C’est une ville touristique  aux ruelles pittoresques, coupées d’arcades  ménageant des ouvertures sur la rade. Certaines vues sont exceptionnelles. Ce qui fait cependant sa renommée, c’est le nombre étonnant de boutiques qu’on y retrouve. On dit qu’il y aura bientôt plus de bijouteries dans la ruelle principale qu’à place Vendôme à Paris. De gros  bateaux de croisière s’y arrêtent plusieurs fois semaine. Nous avons pris plaisir à y circuler mais étions contents de vivre à Oia. Tout en face de la station de bus, en plein centre de la ville nous nous sommes attardés plusieurs heures  au musée préhistorique. On y  retrouve le produit des fouilles effectuées dans l’île et dont les trouvailles les plus intéressantes sont les fresques d’Akrotiri partiellement rapatriées du Musée archologique d’Athènes.

 

Nous avons  pris plaisir à découvrir et à sillonner l’île dans tous les sens. Partout, le spectacle typique des vignobles et des vignes en dormance tressées sur elles-mêmes à même le sol aride  est tellement interpellant qu’on s’attendrait à une culture de raisins secs…Nous nous sommes d’ailleurs demandés comment on pouvait  arriver à produire le bon  vin que nous avons goûté dans un sol aussi rocailleux ? Le chapelet de bourgs et de villages qui se succèdent et la curiosité géologique gigantesque que Santorin dégage figurent parmi les nombreux éléments qui nous ont conquis et qui contribuent à donner à cette île un caractère et un charme si attachànt.

 

 Marie, novembre 2008



16/12/2008
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