Migration -UBI BENE IBI PATRIA (là où je suis bien, là est ma patrie)

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Le Vietnam : de Sapa à Phu Quoc


Le Vietnam : de Sapa à Phu Quoc


Le 20 novembre 2008, nous arrivons à Bangkok depuis Istanbul. Faute de correspondance avec Hanoi notre véritable destination, nous devons y faire une escale d’une nuit. Nous décidons de passer  une soirée à quelques trente kilomètres du centre-ville et aux abords  de l’aéroport. Cela  nous donnera sans doute un avant goût du séjour  plus long que nous ferons en Thaïlande à compter du 18 janvier. Arrivons à Hanoi en fin de journée le lendemain. Nous y retrouverons en fin de soirée un peu du Québec avec l’arrivée de nos comparses de voyage Denis et Denise qui débarquent pour deux bons mois. Sommes vraiment excités de les revoir. Les retrouvailles aux premiers coups de minuit sont très chaleureuses.

 

Nous entreprenons dès le petit matin les démarches pour la réalisation de l’itinéraire  que nous nous étions fixé afin de traverser  le Vietnam du nord au sud. Avant tout, il faut  apprivoiser Hanoi. On regarde partout à la fois. Tous nos sens sont sollicités. Des motos qui circulent par milliers. Des rues qu’il faut traverser à risque. Des étales de toutes sortes. De la sollicitation à souhait… Tout va vite, même trop vite. Une forme de désorganisation organisée déroutante, mais fascinante. Nous prenons un plaisir fou à nous approprier ce cirque pendant deux jours à travers la vieille ville et ses 36 rues à thèmes, la visite guidée de différentes pagodes, du mausolée de Ho Chi Minh situé à proximité de sa maison sur pilotis entourée d’un magnifique jardin  et du palais présidentiel. De bons moments agrémentés de contacts humains variés. À quatre, les rapports avec les gens et l’environnement prennent souvent un air de fête et ces deux premiers jours à Hanoi suffisent à nous donner un assez bon aperçu de cette ville ou nous reviendrons  après un séjour en montagne au Topas Eco Lodge, centre écologique situé dans le village de Tan Kim. On doit s’y rendre par train. Quelle aventure…Nous grimpons dans un TGV  (acronyme de très grande vibration) à la sauce vietnamienne. Le train sonne la ferraille. Nous voyageons de nuit, pendant plus de 9 heures, à quatre dans un bien petit compartiment chambrette. L’expérience colorée vaut son pesant d’or.

 

Surplombant une vallée, l’Éco Lodge nous séduit. Il est muni de systèmes d’énergie solaire, de récupération des eaux. Il jouit d’un emplacement exceptionnel qui à lui seul assure un séjour tout aussi exceptionnel. Une température tempérée et un  temps clair constituent les 2 conditions essentielles pour un séjour extra dans ce coin de paradis. Devinez ? Nous sommes bénis des dieux. Journées de rêve : soleil, paysages uniques à plus de 1500 mètres d’altitude, trekking quotidien, nourriture délicieuse…des moments fantastiques et, dans ces conditions, une  destination à recommander sans hésitation aux fans de nature et de plein air.

 

Retour à Hanoi . Nous logeons au même hôtel, le Prince Hanoi 111. Le proprio et son équipe nous ont adoptés et nous y sommes traités comme des rois. C’est facile d’organiser nos séjours dans la baie d’Along mer et terrestre d’autant plus que Denis fait preuve d’habilités de planification extraordinaires.

 

Naviguer sur la Baie d’Along, c’est rencontrer l’immensité et le calme. Le nombre et la variété des pics rocheux en toile de fond marquent le paysage (voir les photos sur le blogue). Sous le  soleil, la splendeur des lieux  hypnotise. Le rythme marin  nous convient à merveille et nous en profitons. Nous dormons une première nuit sur le bateau. Pour la  seconde journée, direction  île des singes pour le lunch, baignade, randonnée, farniente au soleil… des moments de prédilection. Dormons un dernier soir sur l’île de Cat Ba et entrons au bercail en fin de journée.

 

L’excursion de la Baie d’Along terrestre à Ninh Binh s’avère également intéressante : randonnée en vélo (plus réalistement en bécanes mais, dans le contexte, cela à vraiment peu d’importance) à travers la campagne, circuit sur la rivière en pagodes conduites par des vietnamiennes vivement intéressées par la vente de nappes etc. Nous nous laissons  gagner d’ailleurs. Naviguer à travers les cavernes et les fleurs d’eau de fin de saison réduit l’embarras occasionné par la sollicitation qui perdure. Nous décidons de prendre le tout avec un grain de sel en badinant avec nos rameuses femmes d’affaire.

 

Quittons finalement Hanoi vers Hué et Hoi An. Le circuit se fait bien et nous joignons rapidement  Hué petite ville fort sympathique que nous découvrons à pied et à vélo. Nous roulons jusqu’à la citadelle au nord de la rivière des Parfums. Ses murs sont longs de 10 mètres. On y retrouve  l’enceinte impériale, la cité pourpre interdite, de fait une citadelle dans la citadelle. Nous continuons notre balade des deux cotés de la rivière appréciant le paysage. Nous terminons notre séjour par la visite du Tombeau de l’empereur Tu Duc (104 épouses mais aucun descendant). Le site sur la rive d’un lac est majestueux.

 

 Hoi An, tout comme Hué, constitue une destination prisée par la majorité des touristes ambitieux de garnir leur garde-robe. Nous y passons trois jours sans toutefois donner dans ce passe-temps. Le cachet de la ville est attachant et nous prenons davantage plaisir à déambuler dans la vielle ville, découvrir les boutiques locales et apprécier la bonne table. Prenons ensuite la route vers Na Trang bien disposés à profiter pendant quelques jours  des plaisirs de la mer et du  soleil. Chose dite, chose faite. Douce farniente et période de repos.

 

Le temps file et nous devons reprendre la route vers Ho Chi Min ville. Nous empruntons la région des hauts plateaux à l’intérieur des terres. Quelle excellente  décision. Le trajet de plus de cinq heures  est magnifique et l’arrivée à Dalat est  saisissante. Gros, gros coup de cœur pour cette ville qui diffère totalement des autres villes du Vietnam. On se croirait dans les Alpes. Le lac intérieur Xuan Huong, siège en maître au cœur de la ville et lui donne un air de vacance. Il semble de plus que Dalat soit la ville de l’éternel printemps. La température  est clémente et propice aux activités pédestres, à vélo ou à moto. Les quelques journées que nous y avons passées ont été merveilleusement bien remplies. Le marché  de Dalat regorge de fruits et de légumes. À notre avis…un des plus beaux du Vietnam.

 

Ho Chi Min Ville, Saigon, pour les anciens, est aussi saisissante que Hanoi.Cette ville importante,  où tout le monde  s’affaire  dans un rythme effréné, se modernise rapidement. Plusieurs villes dans une même ville où richesse et pauvreté s'entrecroisent, dynamisme et attentisme, ouverture et replis…Marcher les différents quartiers c’est quelquefois croiser l’indéfinissable. De grandes entreprises se sont installées et développées provoquant d’évidents changements de mentalités et de rapports. Lors de notre visite, Saigon vivait dans la frénésie de Noël. Nous avons été tout aussi impressionnés que médusés.

 

Notre visite de la ville s’est faite en deux étapes puisque nous l’avons quittée pour séjourner sur l’île de Phu Quoc dans le golfe de Siam à quelques 15  kilomètres de la côte cambodgienne. Cinq journées de rêve. Cette île est considérée selon le guide Lonely Planet comme une destination phare du Vietnam. Paysages de forêts et de montagnes, ambiance tropicale, plages de sable blanc et pittoresques villages de pêcheurs.

 

Notre  circuit Nord-Sud se termine par deux journées de route dans le Delta du Mékong. Le circuit débute à My Tho,  nous naviguons sur un petit bateau de plaisance à travers le canal naturel de Bao Dinh, bordé  de modestes habitations locales et de plantations de fruits. Le canal de Tan Trach dans la région de Ben Tre est tout aussi charmant. Nous nous y laissons doucement glisser à l’ombre des cocotiers d’eau et des rivages sauvages. La deuxième journée est également remplie : promenade sur la  Bassac River, visite des typiques marchés flottants, rencontre des villageois. C’est à Chau Doc que se termine notre périple au Vietnam. Toujours par bateau, nous quittons tôt le lendemain  vers Phnom Pen au Cambodge.


Autre pays, autres mœurs. Nous sommes heureux de ce premier mois  d’aventures. Les  photos déposées  sur le blog entre les 17 novembre et le 20 décembre témoignent des découvertes quotidiennes que nous avons faites. Au-delà des sites visités, c’est avant tout des vietnamiens et des vietnamiennes que nous avons rencontrés. À eux seuls, ils méritent le voyage. Ils sont nombreux : 84 millions, souriants et débordant d’une vitalité extraordinaire. Les enfants ont un charme fou, enjôleur.  Surtout quand ils vous approchent pour vous vendre des fruits ou des babioles. Leurs stratégies sont souvent déroutantes mais tellement attachantes. Les jeunes écolières attirent l’attention dans leur costume blanc, pantalon et tunique, sur leur vélo avec chapeau conique sur la tête.

 

Affairés, les vietnamiens besognent toujours. On a l’impression d’une immense ruche humaine occupée, qui à préparer la soupe de nouilles, réparer une moto,  construire une habitation, réparer une sandale, vendre, vendre et vendre. On reste avec le sentiment d’une immense constellation d’entreprises, disons plutôt, de micro entreprises. Par exemple, une jeune fille avec une boite de livres, copies des guides touristiques de Lonely Planet et autres livres à succès ; une vieille femme avec son panier de mandarines, quelques oranges ou quelques ananas. Et bien sûr, les très nombreux restaurants de rue, les plus simples que l’on puisse imaginer : un petit charcoal, des petites tables basses et quelques chaises en plastic, genre garderie et quelques ingrédients de base pour préparer la traditionnelle soupe pho. Les trottoirs sont envahis, ce qui rend la marche hasardeuse sans compter les nombreuses motos qui les utilisent comme stationnement.

 

Drôle de pays, pour 100$ canadiens vous recevez en échange 1,300,000 dongs. Vous vous achetez un kilo d’oranges pour 15,000 …Pays officiellement communiste ou la vie quotidienne se conjugue plus en mode capitaliste dévergondé : la consommation est devenue une religion.

 

Le Vietnam : une société de jeunes : une part importante de la population a moins de 25 ans. On voit des enfants partout avec leur sourire et leur insouciance désarmante qui s’amusent d’un rien. Une société pauvre en plein développement et qui semble investir dans sa jeunesse. Dans les villages les plus reculés que nous avons visités dans le Nord, les plus beaux bâtiments étaient des écoles, souvent nouvellement construites.

 

Ce qu’il nous en reste ? Les vietnamiens sont courageux, tenaces, ingénieux et déterminés. Faut-il rappeler qu’ils ont vaincu et les français et les américains. S’ils décidaient de gagner la guerre économique ?  Peut-être pourraient-ils surprendre. Un pays en grande transformation. Depuis dix ans, beaucoup de choses ont évoluées et  il est fort probable que ces changements s’accéléreront. Comment savoir  si cela se fera  pour le meilleur ou pour le pire ?

 

Marie et Alain

Février 2009





10/03/2009
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